Les fetes en France

par la cheminée et dépose les jouets que les enfants (sages !)

découvriront, au matin du 25 décembre, à coté de leurs chaussures, au pied

du sapin de Noël. Et la famille, joyeuse, se réunit encore autour d’un

repas pour prolonger la merveilleuse fête de Noël.

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Jour de l’An

Jour de l’An

Symbolisée par un cercle (le temps) ou une roue (les cycles), l’année,

qui représente «la mesure d’un processus cyclique complet», est «un modèle

réduit de cycle cosmique». Quel que soit le calendrier, le passage d’une

année à l’autre a toujours revêtu une grande importance et s’est accompagné

de rites propitiatoires et conjuratoires. Le nouvel an est en outre le jour

férié le plus ancien.

Lorsque le christianisme s’imposa, l’Eglise interdit aux chrétiens de

fêter la nouvelle année, tenue pour païenne et impie, et, pour les en

détourner, instaura la fête de la Circoncision du Christ (6 janvier).

Les efforts de l’Eglise contre cette fête païenne semblent avoir porté

leurs fruits : il fut une époque où le nouvel an n’était plus célébré et

même lorsqu’il l’était, c’était à des dates différentes, non seulement dans

les pays d’Europe mais même dans les provinces françaises. En 1564, un édit

de Charles IX fixa le début de l’année au 1-er janvier. Cette date s’impose

lentement dans toute l’Europe. Les Anglais ne l’adoptent qu’en 1752.

On célèbre le Jour de l’An en échangeant des v?ux, en offrant des

cadeaux, en distribuant des étrennes. On place ainsi l’année qui commence

sous le signe de la joie et de la générosité. Si le 31 décembre à minuit on

n’a pas embrassé, sous le gui sa famille et ses amis on fait des visites

pour leur présenter ses v?ux. Aux autres, on écrit des cartes ou des

lettres. On offre des fleurs, des chocolats, du champagne à ses proches,

des étrennes aux enfants, aux employés de maison et aux personnes dont on

attend régulièrement quelques services. On a jusqu’au 15 janvier pour fêter

le Nouvel An et exprimer ses v?ux.

Carte de v?ux

De la manière la plus officielle, on présente ses v?ux sur une carte de

visite.

Une coutume plus intime permet d’utiliser des cartes illustrées. Aux

personnes les plus proches ou les plus susceptibles, on adresse une lettre.

On a tout le mois de janvier pour exprimer ses v?ux, il est cependant

incorrect de le faire trop tard. Mieux vaut avoir envoyé toutes ses cartes

le 15 janvier. Un fait intéressant : la première carte pour cette occasion

a été imprimée en 1843 ; elle a été dessinée par un Anglais, John Calcott

Horsley.

Etrennes

Le mot «étrenne» vient du latin strena, qui désigne un don ou un

présent de bon augure.

Les étrennes s’offrent pour le 1-er janvier :

- aux enfants d’abord, le plus souvent sous la forme d’une petite somme

d’argent, jouets et cadeaux ayant déjà été distribués à Noël ;

- à la famille et à quelques amis à qui l’on présente ses v?ux avec des

fleurs, des confiseries ou du champagne ;

- aux employés de maison que l’on gratifie d’un treizième moins de

salaire ;

- aux gardiens d’immeuble à qui l’on remet, sous enveloppe fermée, une

somme approximativement égale au dixième du loyer payé mensuellement

ou de la valeur locative, pour les copropriétaires ;

- aux employés des Postes dont on évalue la gratification au volume du

courrier quotidiennement distribué et au calendrier présenté ;

- aux éboueurs enfin, en fonction des services rendus (mais cela n’est,

en aucune manière, une obligation).

Visite de Jour de l’An

On n’effectue presque plus ce genre de visite sauf en province où la

tradition en demeure. Elle se pratique dès la fin du mois de décembre et

dans tout le courant du mois de janvier. Il convient encore de la faire aux

membres de sa famille ou à ses amis plus âgés, ainsi qu’aux personnes

envers qui on a des obligations et auxquelles on doit présenter ses v?ux.

Elle dure de quinze à vingt minutes, plus longtemps si on le désire, mais

pas moins.

Le gui porte-bonheur

Le gui est une plante parasite qui peut vivre quarante ans sur un

arbre. En hiver, il reste vert, alors que l’arbre semble mort, sans

feuilles. Pour les Gaulois, le gui du chêne était sacré. Au sixième jour de

la Lune qui succède au solstice d’hiver, c’est-à-dire autour du 31

décembre, ils organisaient une grande fête du gui. Les druides le coupaient

avec une serpe d’or en prononçant une formule incantatoire : «O ghel an

heu !», que le blé lève ! Ils espéraient ainsi rendre la terre féconde.

Cette expression s’est transformée au cours des ages pour devenir

aujourd’hui «Au gui l’an neuf !». Embrasser une personne de sexe opposé

sous le gui porte chance à l’un et à l’autre pour toute l’année à venir.

Croyances populaires

Comme ce que l’on fait au moment où les douzes coups de l’année sonnent

se répétera tout au long de l’année, naguère peu de personnes se

couchaient. Si, à chaque coup de minuit on avale douze grains de raisin,

sans s’étrangler, les souhaits formulés ont toutes chances de se réaliser.

Mais l’avenir s’assombrit pour celui qui n’est pas parvenu à absorber les

grains ou qui les a recrachés.

Il est bon de casser le verre dans lequel on a bu du champagne au

moment du changement d’année : «On dit ainsi que l’on rompt avec l’ancien,

que l’on est ouvert à la nouveauté, à la régénération». On recommande

parfois d’ouvrir la porte quelques minutes avant minuit pour permettre à

l’esprit de l’année passée de partir et de ne pas dire de mal des douze

mois écoulés avant le changement d’année. En règle générale, pour que

l’année soit bonne, la première personne que l’on voit doit être de sexe

différent. Il faut toujours porter le 1-er janvier un vêtement neuf ou du

moins un nouvel accessoire.

Il faut savoir que ce que vous faites un 1-er janvier, en bien ou en

mal, vous marquera pour toute l’année. Si l’on est actif ou de bonne

humeur, on le restera mais si l’on pleure ce jour-là, on le fera également

jusqu’au nouvel an suivant.

Se lever de bon matin ce jour attire la prospérité ; casser un verre au

réveil, sans le vouloir, ou renverser sa boisson sur la nappe au cours du

repas, promet également une bonne année.

Balayer le jour de l’an porte malheur car cela équivaut à «balayer sa

chance». Il ne faut rien jeter, même de l’eau sale. Faire la lessive

entraîne la mort d’un membre de la famille avant la fin de l’année ou celle

de la personne à qui appartiennent les vêtements.

Une tradition générale veut que les douze premiers jours de l’année

indiquent le temps qu’il fera chaque mois (si le 2 janvier est beau,

février sera beau, si le 3 est pluvieux, mars sera pluvieux, etc.).

Epiphanie

L’Epiphanie, du mot grec epiphaneia, « apparition », qui célébrait à

l’origine la Nativité, honorait au XV siècle le souvenir du baptême du

Christ mais aussi son premier miracle (eau changée en vin aux noces de

Cana), et enfin l’adoration des Mages. C’est cette dernière commémoration

qui perdure aujourd’hui.

L’Epiphanie fut longtemps fêtée le 6 janvier et tombait au lendemain de

la période passant pour magique des douze jours après Noël. Elle fut

considérée longtemps comme la date du solstice d’hiver et donnait lieu à

d’importantes célébrations religieuses. La fête des rois correspond par

ailleurs au début du carnaval.

La tradition de la fève des rois pourrait etre d’origine païenne.

Certains y voient une transposition des Saturnales romaines, fêtes en

l’honneur de Saturne qui donnaient lieu ç des réjouissances et des

banquets, au cours desquels on tirait au sort un roi avec de vraies fèves :

tous, maîtres et esclaves, riches et pauvres, devaient lui obéir.

Malgré les efforts de l’Eglise pour faire disparaître toute trace de

paganisme, la coutume des rois subsista chez les chrétiens.

Selon la tradition, c’est le plus jeune garçon de l’assistance qui

monte sur la table, ou plus généralement se cache dessous. Le « président »

des convives (presque toujours la personne la plus âgée) coupe chaque part

du gâteau ou galette et demande à l’enfant de désigner celui à qui elle

doit revenir. La première tranche, qui est « pour le bon Dieu », est

toujours mise de coté pour etre donnée au pauvre qui se présenterait. On

prétendait que ne pas donner l’aumône aux pauvres qui mendiaient le soir ou

le lendemain des rois portait préjudice aux récoltes.

Heureux celui qui obtient la fève. Dès le XIII siècle au moins, elle

avait la réputation de porter bonheur et d’attirer les faveurs du roi ou

des dignitaires de la Cour. La conserver dans sa poche protège toute

l’année.

Les enfants qui ne participaient pas au tirage des Rois étaient menacés

d’etre tourmentés et jetés à terre par le diable. Dans de nombreuses

régions, un morceau du gâteau des Rois protégeait du tonnerre.

L’Epiphanie est une date propice à de nombreuses pratiques magiques :

une jeune fille qui veut voir son futur mari en rêve doit, à minuit pile,

mettre sous son traversin un miroir sur lequel elle a placé, en forme de

croix, une paire de bas de soie noire, et un papier comportant le jour et

l’heure de sa naissance (à écrire avec une plume attachée au quatrième

doigt de la main gauche). Elle se déshabille alors, pose un pied sur le

bord du lit, lequel doit etre en bois, et dit :

Je inets le pieds sur l’anti-bois ;

Je me couche au nom des trois Rois,

Ñòðàíèöû: 1, 2, 3, 4



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