santé et promettaient une année heureuse. Offrir des ?ufs de Pâques,
surtout ceux de couleur rouge, et notamment aux enfants leur porte bonheur.
Boire à Pâques un seau d’eau bénite du jeudi saint mettait à l’abri des
morsures de serpent. Selon une croyance du Moyen Age, jeûner au pain et à
l’eau préservait de la fièvre et des maux de dents. Le jour de la
Résurrection est bénéfique pour une naissance. Dans de nombreuses régions
de l’Europe, porter un vêtement neuf le dimanche de Pâques porte chance et
met à l’abri pour un an des fientes d’oiseaux. Pour comprendre cette
superstition, il faut se rappeler qu’autrefois, pendant le carême, on ne se
lavait pas mais on s’aspergeait de cendres en signe de pénitence. A Pâques,
on pouvait enfin changer ses vêtements. A cette occasion, arborer de
nouveaux effets symbolisait la joie de la Résurrection et associait au
renouveau.
1er mai. Fête de travail
Le mois de mais, dont le nom proviendrait de Maïa, déesse de la Terre
et de la Fécondité représente le printemps par excellence et le renouveau.
Le premier jour de mai, les jeunes Romains plantait des arbres verts ornés
de fleurs en l’honneur de cette déesse pour qu’elle garantit une bonne
moisson. Plus tard dans certaines régions françaises (Yonne, Cote-d’Or,
Morvan, Nièvre, Creuse, Sologne, Touraine), on attribuait au petit arbre ou
à la branche plantée dans le fumier dans la nuit du 1er mai la vertu
d’éloigner les serpents des maisons.
En Provence, des petites filles habillées de blanc, portant une
couronne et des guirlandes de roses ; étaient installées ce jour là sur une
estrade élevée dans la rue. En Flandre française, on sonnait les cloches à
partir de minuit le dernier jour d’avril pour éloigner les sorciers.
Le mois de mais, qui apparaît comme la fête de l’amour, n’est toutefois
favorable pour se marier, cette croyance existait au temps des Romains et
sans doute également chez les Gallo-Romains. Cet interdit se trouva
d’ailleurs en quelque sorte justifiée lorsque au 18e siècle, l’Eglise
décréta que lai serait le mois de la Vierge. En Franche-Comté, en Provence
et en Languedoc, on l’explique par le fait que c’est le mois où les ânes
sont amoureux. Cette superstition était très forte dans le sud de la
France. 50% environ de la population, 60 à 70% pour le Vaucluse, la
respectaient.
Au début du 19e siècle, les grands pays occidentaux, comme la France,
l’Angleterre, les pays germaniques ou flamands, mais aussi les touts
nouveaux Etats-Unis d’Amérique, s’industrialisent très vite. On construit
de gigantesques usines.
Les conditions de travails des ouvriers sont déplorables : hommes,
femmes et même enfants travaillent douze à quinze heures par jour, sept
jours sur sept, durant toute l’année. Les vacances n’existent pas, les
jours fériés sont très peu nombreux, limités aux grandes fêtes religieuses.
En 1841, bonne nouvelle : les enfants de moins de 13 ans n'ont plus le
droit de travailler. Avant, cette interdiction ne concernait que les
enfants de moins de 8 ans. A peine sortis du berceau, les enfants étaient
jetés dans le monde du travail, au mépris de leur santé et de leur
éducation. Il est vrai que l’école n’était pas encore obligatoire.
Autre petite révolution : en 1864, la grève n’est plus considérée comme
un délit. Mais elle reste sévèrement réglementée.
En 1886, les organisations ouvrières choisissent ce jour pour organiser
une grève. Elles réclament huit heures de travaille par jour, pas plus. A
Chicago, cette grève se termine dans un bain de sang, qui provoque la mort
de trois ouvriers. Le lendemain, une bombe explose et tue deux policiers.
Un terrible massacre s’ensuit.
Trois ans plus tard, en 1889, le Congrès international, socialiste
choisit le 1er mai comme journée internationale de revendication. Depuis,
ce jour est marqué par des grèves et des manifestations, parfois sévèrement
réprimées. Le symbole arboré par les ouvriers qui manifestent en défilant
est un triangle rouge. Il symbolise la séparation de la journée en trois
parties égales : travail, sommeil, loisir.
C’est seulement depuis 1906 que le dimanche, on se repose. Avant, on
travaillait 7 jours sur 7, plus de 8 heures par jour, et même le 1er mai.
En 1941, en France, le maréchal Philippe Pétain est au pouvoir. Le 1er
mai correspond à la Saint-Philippe (aujourd’hui, cette fête a lieu le 3
mai). Le Maréchal saute sur l’occasion et transforme le sens de la
journée : le 1er mai n’est plus l’occasion de revendications sociales mais
un jour qui exalte la valeur du travail. Il faut attendre la fin de la
Seconde Guerre mondiale pour que les choses changent. En 1947, le 1er mai
devient une fête légale, chomée et payée.
Fête du travail ou pas, le 1er mai est surtout connu pour son maguet.
On raconte que le roi Charles IX offrit, le 1er mai 1561, quelques brins de
muguet aux dames de la cour. Depuis le 18e siècle, la coutume veut que le
1er mai on offre à celles et ceux que l’on aime un brin de muguet comme
porte-bonheur. Après la Seconde Guerre mondiale, à l’initiation de journal
communiste L’Humanité , les militants travailleurs se mirent à vendre au
bord des routes des brins de muguet. Aujourd’hui, un décret autorise toute
personne à vendre du muguet sur la voie publique mais seulement le 1er mai.
Aujourd’hui, ce jour est célébré dans la plupart des pays
industrialisés, sauf aux Etats-Unis, ou la fête du travail est célébrée le
premier lundi de septembre. Ce qui permet aux travailleurs de bénéficier
tous les ans d’un long week-end de repos.
Le 8 mai. Fête de la victoire
Le 8 mai 1945, l’Europe n’est plus qu’un vaste champ de ruines. Adolf
Hitler, le chef du parti nazi, à la tête de l’Allemagne, s’est suicidé le
30 avril. La reddition est proche. Le 7 mai, le général américain
Eisenhower reçoit la capitulation du général allemand Jodl, dans un lycée
de Reims. Le lendemain, les armes se taisent, et la victoire des Alliés sur
le régime nazi est signé dans un bunker de Berlin en ruine. La Seconde
Guerre mondiale est terminée en Europe. Elle se solde par un bilan
terrifiant : 55 millions de morts, 38 millions de blessés. Depuis 1953, en
France, on commémore le 8 mai et la fin du régime nazi.
Cette journée, comme le 11 novembre, est marquée par un dépôt de gerbes
devant les monuments aux morts de toutes les communes du pays.
L’Ascension
L’Ascension, parfois appelée « petites Pâques », célèbre, quarante
jours après Pâques, la dernière apparition du Christ à ses disciples, puis
sa montée miraculeux au ciel, auprès de son Père (en latin, ascendere veut
dire monter). Ce jour saint peut donner lieu à des prodiges : certains ont
vu, dit-on, des processions dans le ciel et entendu les anges chanter,
d’autres ont aperçu la forme d’un mouton dans les nuages (rappel de
l’agneau de Dieu). Ce jour-là, on doit s’abstenir de travailler car cela
porte malheur et favorise les accidents (Outre-Manche) ou attire la foudre,
si on veut conserver une bonne santé, il ne faut pas manger de légumes
(Ardennes), ni de groseilles car ce fruit abrite le diable.
Le nombre 40 n’est pas le fruit du hasard. Dans la Bible, on le
rencontre souvent (dans deux évangiles, ceux de Marc (16, 19) et Luc (24,
50-53) et dans les Actes des Apôtres (1, 9-11)). Il symbolise l’attente et
l’épreuve. 40, c’est le nombre de jours que Noé devra attendre dans son
arche, avec tous les animaux du monde, avant de trouver une terre ferme
pour accoster. 40, c’est le nombre des années que le peuple des Hébreux, en
route vers la Terre promise, passe dans le désert du Sinaï. 40, c’est le
nombre des années du règne de David, mille ans avant la naissance du
Christ. 40, c’est encore le nombre de jours et de nuits qu’il faut au
prophète Elie pour traverser le désert vers la montagne de Dieu. 40, c’est
le nombre de jours que Jésus passe au désert à jeûner.
Pour l’ensemble des Français, l’Ascension ne donne pas lieu à de
grandes manifestations. Elle est cependant appréciée puisqu’elle est
fériée, toujours un jeudi, et souvent assortie d’un pont.
La Pentecôte
Dix jours après l’Ascension a lieu la grande fête de Pentecôte, soit
cinquante jours après Pâques. D’ailleurs, le mot Pentecôte vient du grec et
signifie « cinquante jours ». Le jour de Pentecôte, les chrétiens
commémorent un événement survenu chez les disciples. Cinquante jours après
la résurrection de Jésus, les disciples se réunissent dans une salle pour
prier. Soudain, un grand vent se lève, balaie tout sur son passage et
force les portes et les fenêtres closes. Terrifiés, les disciples voient
tomber sur chacun d’eux des langues de feu. Ils sortent alors dans les rues
de Jérusalem, et se rendent compte qu’ils savent parler une multitude de
langues. Ils annoncent à tous que le Christ est ressuscité, et de
nombreuses personnes se convertissent.
On disait que la fête de la Pentecôte donnait de grandes vertus à l’eau
bénite ce jour-là qui était répandue aux quatre coins des maisons pour
éloigner la foudre. Le beurre baratté à la Pentecôte, qui se conserve
presque une année, passait pour avoir des propriétés curatives.
En Bretagne on dit que cette époque qu’on appelle « semaine blanche »
(la semaine qui commence à la Pentecôte et qui finit à la Trinité) a une
grande influence sur la nature. Aussi on dit qu’il faut laisser la terre se
reposer et s’abstenir de coudre et de voyager.
Si le vent souffle la veille de la fête, il soufflera dans la même
direction pendant six semaines, s’il pleut le samedi de la Pentecôte, cela
continuera pendant sept semaines. On dit aussi : Pentecôte humide, Noël
splendide.
Le 14 juillet
En France, le 14 juillet commémore la prise de la Bastille, qui eut
lieu le 14 juillet 1789. Cet événement historique marque le début de la
Révolution française. La Bastille, située à l’est de Paris, fut construite
sous Charles V. On y enfermait les personnes qui s’opposaient à la
politique du roi. La prise et la destruction de la Bastille par les
révolutionnaires sont le symbole de la liberté.
En avril 1792, un officier français en poste à Strasbourg, Claude-
Joseph Rouget de Liste, compose un « Chant de guerre pour l’armée du
Rhin ». Quelques mois plus tard, des Révolutionnaires de Marseille qui
participent à l’insurrection du Palais des Tuileries, à Paris, reprennent
ce chant. Le succès est tel que la « Marseillaise » est déclarée chant
national le 14 juillet 1795. Elle accompagne aujourd’hui la plupart des
manifestations officielles.
Le 14 juillet 1790, on rappela cet événement en organisant une immense
« Fête de la Fédération ». en 1880, le président de la République le
déclare fête nationale. C’est la fin de la Première Guerre mondiale que le
14 juillet devient une fête patriotique et militaire.
Les défilés militaire sont l’occasion pour un pays de montrer sa
puissance militaire. Il est loin, le temps où l’on faisait la guerre à
cheval. Aujourd’hui, on regarde, fasciné par d’impressionnantes armes
sophistiquées, comme les engins nucléaires, ces missiles électroniques, qui
descendent sous bonne escorte l’avenue des Champs-Elysées.
Bien plus gai que les chars et les cannons, le feu d’artifice illumine
la nuit d’été. Les feux du 14 juillet sont célèbres. Cette technique,
appelée aussi pyrotechnie, remonte au 16e siècle.
L’Assomption
Le nom de cette fête provient du verbe latin adsumere qui veut dire
« tirer en soi ». Les chrétiens rappellent en ce jour que la Vierge Marie,
la mère de Jésus le Christ, a terminé sa vie terrestre et que Dieu l’a
élevée auprès de lui dans le ciel ?
Cette fête connut très tôt un immense succès. Dès le IV e, les
chrétiens organisaient de grandes processions en l’honneur de la Mère de
Dieu. En France, cette tradition date de 1638. Cette année-là, le roi Louis
XIII fit le v?u de consacrer
Le royaume à la Vierge Marie pour la remercier de lui avoir donné un
enfant, alors que, marié depuis 23 ans à Anne d’Autriche, il n’avait pas pu
avoir jusqu’alors de descendant. L’enfant n’était autre que le futur Roi-
Soleil, Lois XIV. Le roi ordonna que l’on organisât obligatoirement, le 15
août, de solennelles processions à travers tout le pays. Aujourd’hui, dans
les monastères et dans les grands lieux de pèlerinage dédiés à Marie, comme
Lourdes, on organise encore des processions ce jour-là.
Dans certaines régions montagneuses, le 15 août, on transporte des
statues de la Vierge à travers les alpages pour les déposer dans une petite
chapelle, souvent située au sommet d’une colline. Cette tradition est
fréquemment liée à la transhumance.
Et c’est le 15 août, au bord de la mer, notamment en Bretagne, que les
bateaux de pêche mais aussi de plaisance sont bénis par un prêtre.
La Toussaint
La Toussaint (fixée au 1er novembre vers l’an 800) qui fête tous les
saints, est pratiquement confondue avec le jour des Morts (2 novembre),
consacré aux défunts.
A l’origine, la Toussaint n’était pas célébrée en novembre, mais en
plein mois de juin. Au début du VII e siècle, le pape Boniface IV fixe
cette fête au 13 mai. En 875, changement de saison : « Ce sera le 1er
novembre. » décrète solennellement le pape Grégoire IV.
Pour les chrétiens, la Toussaint est la fête de tous ceux qui ont
témoigné de L’Evangile jusqu’à la mort. Au début, elle concernait surtout
les martyrs. Puis quand les chrétiens ne furent plus persécutés, on honora
la mémoire des personnes qui avaient mené une vie exemplaire. Aujourd’hui,
l’Eglise a déclaré martyres et saintes plus de 40 000 personnes.
Mais la Toussaint, c’est aussi la fête de tous ceux qui sont restés
inconnus ainsi que la fête des chrétiens vivants, considérés comme des
« saints » en devenir.
En France, si la Toussaint est un jour férié, ce n’est pas en raison de
son contenu religieux. En effet, ce jour a été choisi en 1886 par la
République pour rendre un vibrant hommage aux morts pour la partie.
En 998, saint Odilon, l’abbé de Cluny, la plus grande abbaye de toute
la chrétienté, établit au 2 novembre une messe solennelle « pour tous les
morts qui dorment en France ». Le jour des morts connaît un immense succès.
Après avoir fêté tous les saints la veille, on fête tous les morts. Le 2
novembre, la foule envahit les cimetières. Les familles se recueillent sur
les tombes d’un parent proche et y déposent des bouquets de chrysanthèmes.
Vocabulaire
- solstice (m) – époque de l’année où le Soleil atteint sa plus forte
déclination boréale ou australe, et qui correspond à une durée du jour
maximale, ou minimale ;
- rivaliser – chercher à égaler ou à surpasser qqn ;
- chrétienté (f) – ensemble des pays ou des peuples chrétiens ;
communauté universelle des chrétiens ;
- laurier (m) – arbuste de la région méditerranéenne, à fleurs
blanchâtres discrètes, dont les feuilles persistantes et coriaces sont
utilisées comme condiment ;
- semailles (f, pl) – ensemble de travaux agricoles comprenant les
semis ;
- bougie (f) – pièce d’allumage électrique d’un moteur à explosion ;
- saupoudrer – poudrer de farine, de sucre, de sel ;
- veillée (f) – temps qui s’écoule depuis le repas du soir jusqu’au
coucher ;
- succulent – qui a une saveur délicieuse ;
- houx (m) – petit arbre des sous-bois, à feuilles luisantes, épineuses
et persistantes, à baies rouges et dont l’écorce sert à fabriquer la glu ;
- lierre (m) – plante ligneuse grimpante, à feuilles persistantes, à
baies noires toxiques, qui se fixe au murs, aux arbres par des racines
crampons ;
- romarin (m) – arbuste aromatique du littoral méditerranéen, à feuilles
persistantes et à fleurs bleus ;
- cantique (m) – chant d’action de grâces ; chant religieux en langue
vulgaire ;
- orgue (f, pl) – instrument de musique à un ou plusieurs claviers, à
vent et à tuyaux ;
- eucharistie (f) – communion au pain et au vin consacrés ;
- adhérer – s’affilier à qch ;
- saumon (m) – poisson voisin de la truite, à chaire estimée d’une
couleur rose-orangé, faisant l’objet d’un important élevage piscicole ;
- consommer – manger ;
- grue (f) – appareil de levage formé d’un bras orientable (flèche) monté
sur un support de hauteur variable ;
- ambiance (f) – atmosphère, climat d’un lieu ; gaieté ;
- joufflu – qui a de grosses joues ;
- hotte (f) – grand panier que l’on porte sur le dos à l’aide de
bretelles et qui sert à transporter divers produits ;
- traîneau (m) – véhicule muni de patins et que l’on fait glisser sur la
glace, la neige ;
- friandise (f) – préparation sucrée ou salée de petite dimension, d’un
goût délicat ;
- affubler – vêtir d’une manière bizarre, ridicule ;
- propitiatoire – qui a pour but de rendre propice ;
- conjuratoire – qui est destiné à conjurer le mauvais sort ;
- impie- qui méprise la religion ; athée, incroyant ;
- susceptible – qui se vexe, s’offense aisément ;
- augure (m) – présage, signe qui semble annoncer l’avenir ;
- confiserie (f) – ensemble des produits que fabrique et vend le
confiseur ; sucreries ;
- éboueur (m) – personne chargée du ramassage des ordures ménagères ;
- incantatoire – propre à l’incantation ; qui constitue une incantation
(formule magique) ;
- fécond – qui produit beaucoup ;
- s’étrangler – avaler de travers ; s’étouffer.
Littérature :
1. I.F. Michin : « Noel en France », « NVI-Thésaurus », Moscou, 2003
2. Eloise Mozzani : « Le livre des superstitions. Mythes, croyances et
légendes », « Editions Robert Laffont », Paris, 1995
3. Anne et Sylvain Gasser, Christophe Merlin : « Le grand livre des
fetes », « Bayard Jeunesse », Paris, 2002
4. Alain Montandon : « Dictionnaire raisonné de la politesse et du
savoir-vivre », « Editions du Seuil », Paris, 1995
5. « Le petit Larousse illustré », « Larousse », Paris, 2001