Un théâtre littéraire
En réaction contre le Naturalisme, un certain théâtre littéraire
continuait à se développer, encouragé par le mouvement des poètes
symbolistes. Paul coaudel (1868-1955), ainsi, et qui n’avait as été
insensible à l’enchantement de Bayreuth, avait tenté de retrouver l’ampleur
de la tragédei grecque dans des dramaturgies foisonnantes, portées par un
grand souffle lyrique et chrétien. Copeau avait monté L’Echange (écrit en
1901), mais la plupart de ses autres pièces, Tête d’or (1890), Le Partage
de midi (1906), L’annonce faite à Marie (1912), furent créées dans les
années 40 et 50 par Jean-Louis Barault.
André Gide (1869-1951) s’inspira quant à lui de mythes bibliques ou
antiques, dans Saul (1903), Philoctète (1899), Béthsabée (1903), OEdipe
(1930-32). Enfin, Romain Rolland, encouragé par Gémier, tenta de donner au
théâtre une grande fresque sur la Révolution qui resta inachevée. Des trois
oevres qui furent representées, Les Loups (1898), Danton (1900), Le Quatoze
Juillet (1902), seule Danton présente un véritable intérêt dramatique.
Cocteau
Jean Cocteau (1889-1963) tint une place un peu à part dans les
lettres françaises, avec son image de «prince frivole». Feru du culture
grecque, il réinterpréta tout d’abord les mythes antiques dans Antigone
(1922), Orphée (1926). La Machine infernale (1934), à partie du mythe
d’Oedipe, constituait une fresque à la fois sombre et poètique des
destinées de l’homme. En 1938 Les Parents terribles transposait au
Boulevard la mythologie intime du poète. Anfin, L’Aigle à deux têtes (avec
Edwige Feuillère, Jean Marais) fut une curieuse résurgence en 1946 du drame
romantique, inspiré librement par la mort mystérieuse de Louis II de
Bavière.
Influence du Surréalisme
Arman Salacrou, Roger Vitrac, Antonin Artaud adhérèrent un temps au
Surréalisme. D’autres auteurs s’y intéressèrent,en gardant quelquefois
leurs distances.
Roger Vitrac (1899-1952) eut une oeuvre très personnelle, tendre et
grinçante, bien illustrée par le ravageur Victor ou Les Enfants au pouvoir
(1928). Victor fut monté par Antonin Artaud (1896-1948), qui avait fondé
avec Robert Aron l’éphémère «Théâtre Alfred-Jarry» voué à la dérision et à
l’humour corrosif.
Armand Salacrou (1899-1990) était un fils de la bourgeoisie
industrielle, mais il fut journaliste à L’Humanité avant de rejoindre le
Groupe Surréaliste. Ses tentatives de marier sur la scène l’ironei, la
fantaisie et la reflexion aboutirent avec Une Femme libre (1934) et surtout
L’Inconnue d’Arras (1935). Suivitent La Terre est ronde (1938), Histoire de
rire (1939), et en 1947 L’Archipel Lenoir, satire féroce d’une grande
famille bourgeoise dans l’avant-guerre.
L’Occupation
Pendent l’Occupation, la vie parisienne des théâtres fut plus
florissante que jamais. De nombreux spectacles que s’adressaient aussi aux
soldats allemands en permission relevait du grossier divertissement, mais
le théâtre survivait censure. Une partie des professoinnels du théâtre
avait cessé de s’exprimer, certains avaient quitté la France. Mais d’autres
étaient restés, et la période se révélait propice à un théâtre de qualité.
Un cetain public, en effet, était prêt à recevoir des pièces un peu plus
difficiles, qui soient distrayantes sans verser dans la gaudriole. Cela
démoda très vite de vaudeville et la comédie légère, mais permit le succès
des Mouches de Sartre en 1943, mis en scène par Dullin, tandis que son
ancien collaborateur André Barsacq faisait triompher Le Bal des voleurs, Le
Rendez-Vous de Senlis, Antigone d’Anouilh. On créait également La Reine
morte (1942), et Fils de personne (1943) de Montherlant. En 1943, Jean-
Louis Barrault réalisa Le Soulier de satin de Claudel à la Comédie-
Française, et Marcel Herrand, l’année suivante, créa Le Malentendu de Camus
et Hius clos de Sartre.
Sartre et Camus
Dans l’une des périodes les plus troublées de l’humanité, les deux
philosophes de l’Existentialisme posèrent de grandes questions, auxquelles
ils apportèrent des tentatives de réponses.
Jean-Paul Sartre (1905-1980), qui devenait le maître à penser de toute
une génération, utilisa le théâtre comme un mode d’illustration directe de
ses thèses. Les Mouches (1943), en montrant la ville d’Argos ployant sous
la domination d’Egisthe et sous le poids de la culpabilité, prenait une
évidence caleur symbolique pour les spectateurs français. Huis clos (1944)
avait un fondement plus psychologique. Morts sans sépuluture (1946) avait
comme sujer la torture, et La Putain respectueuse (1946) abordait le thème
du racisme. En 1948, Les Mains sales retransposait le thème des Mouches.
Plus complexes, ses deux dernières grandes pièces, Le Diable et le Bon Dieu
(1951) et Les Séquestrés d’Altona (1959) furent d’ambitieuses variations
sur l’acte et l’éthique.
De tendance plutôt naturaliste, le théâtre de Sartre de voulait
limpide, démonstratif et efficace; mais un certain symbolisme de ses thémes
lui conserve une actualité universelle.
Le philosophe Albert Camus (1913-1960) était né en Algérie,
où,journaliste, enseignant, il avait également dirigé une petite compagnie
théâtrale. Le Malentendu, créé en 1943 par Maria Casarès, traitait de
manière un peu schématique de l’absurde condition de la vie. Plus
flambouant, Caligula, en 1945, illustrait le terrible syllogisme: «On meurt
parce qu’on est coupable. On est coupable parce qu’on est sujet de
Caligula. Donc tout le monde est coupable. C’est une question de temps et
de patience...» L’Etat de siège (1948) et Les Justes (1949) eurent moins de
portée.
Camus aimait le théâtre, mais il ne parvint pas, sauf dans Caligula, à
y insuffler le sens de l’absurde et de ma révolté qu’il avait si bien fait
ressentir dans ses romans. Il venait d’adapter pour le théâtre «Les
Possédés» de Dostoievski, quand il disparut prématurément dans un accident
de voiture.
IX. Le théâtre de l’après-guerre
Nouveaux metteurs en scène
En France, le meilleur animateur laramatique de l’époque, Jean Vilar
(1912-1971) fut néanmoins un admirable continuateur du travail de Copeau et
de Dullin. On lui confia en 1951 la direction du Théâtre National
Populaire, TNP, avec deux salles à Chaillot. Vilar y attira un public
nombreux et fidèle. Il déclara: «Je ne souhaitais qu’une chose, c’est que
Sartre me sonnéune pièce très engagée. Je l’aurais montée.»
Le TNP dépendait en grande partie de subventions, et la manièr dont il
était géré ainsa que la discussion des budgets constituaient une source
incessante de débats avec des ministères à la politique souvent
incohérente.
En 1963 Vilar demanda à ne pas être reconduit à la tête du TNP. Il
avait par ailleurs créé en 1947 une «semaine théâtrale» dans la petite
ville d’Avignon. En 1968 le «Festival d’Avignon» se déroulait sur la durée
de quatre ssemaines, et attirait un publec de plus en plus nombreux, jeune,
et avide de nouveautés.
Vilar porta sur se épaules une grande partie du théâtre de l’après-
guerre. Mais à sa mort, le mouvement issu du TNP retomba d’une manière
infuiétante. La décentralisation, commencée en 1946, relancée par Malraux
avec les Maisons de la Culture, aboutissait elle aussi, à un demi échec.
Quelques animateurs continuèrent cependant à un brandit le drapeau.
D’autres cherchèrent curtout à se constituer un publec choisi. D’autres
poursuivirent une exploration purement artistique de ma mise en scène,
nourrie et enrichie par toute l’écolution psychologique du XXe siècle.
Evolution d’un théâtre de divertissement
Pendant quelques années, le théâtre des noceurs et cocttes, des
adultères et caleçonnades survécut sur quelques scènes parisiennes, avant
d’être adapté dans le goût du jour pau de nouveaux auteurs.
Des bons auteurs cependant lui redonnèrent de la fraîcheur, et André
Roussin (1911-1987), avec La Petite Hutte (1947) ou Lorsque l’enfant paraît
(1951), apporta au gente un heureux renouvellement tout en restant dans la
tradition d’un esprit Labiche. Plus exotique, et riche d’une belle faconde
méridionale, Jeacques Audiberti (1899-1966) surprit avec Le Mal court en
1947, mais imposa son aimable théâtre de divertissement avec en 1956 un
véritable vaudeville moderne, L’Effet Glapion.
Dans un style plus satirique, Marcel Aymé (1902-1967) donna quelques
pièces dérangeantes comme Lucienne et le Boucher (1950) et Clérambars
(1950).
Enfin, les thèmes au goût du jour de René de Obaldia (1918- ) lui
assurèrent un succès boulevardier des Génousie (1960). Outre François Dorin
(Un Sale Egoiste, 1970, Les Bonchommes, 1970), le dernier grans
représentaion d’un genre qui ne cesse de renaître de ses cendres.
X. Le théâtre de tout les possibles
Survie de théâtre
Depuis quelques anneés, le théâtre se survit à lui-même, sans grands
événement, mais tout en conservant la majorité de ses stuctures. Si la
fréquentation reste d’une manière générale assez basse, les comédiens,
jeunes et confirmés, continuent de se battre avec acharnement pour que
survive leur profession.
Le théâtre ne perdure qu’au prix de l’abnégation d’une grande partie
de ses artistes. La situation est d’ailleurs approximativement la même dans
tous les pays de l’Occident, et l’interventionnisme plus ou moins grand des
érars n’y change pas grand-chose.
Les théâtres en France aujourd’hui
Traditionnellement le théâtre en France est présenté en deux parties:
d’un côté le théâtre public, de l’autre le théâtre privé.
Les théâtres nationaux.
Les plus connus et les plus prestigieux théâtres de France sont au